Jean-Luc MAROY
& Guy RAINOTTE (coord.)

Niveau Master
Quadrimestre 1

8 séances : mardi de 14:00 à 17:00
les 04-10 ; 11-10 ; 18-10 ; 15-11 ; 18-11 ; 29:11 ; 06-12 ; 13-12

Contenu

Le cinéma apparaît simultanément comme art et technique, comme langage et communication, comme récit et expression de l’espace et du mouvement. Il entretient des rapports profonds avec l’histoire et la culture, avec le réel et l’imaginaire, avec le visible et l’invisible. Il explore tous les genres, de la comédie au drame, de la reconstitution historique à la science-fiction. Divertissement pour les uns, il a acquis aussi à travers l’histoire ses lettres de noblesse en étant élevé au rang de « 7ème art ». Il n’est donc pas étonnant que la dimension religieuse et spirituelle de la vie humaine y trouve sa place, y compris par des films qui ne sont pas directement « chrétiens ». En effet, le cinéma prend en charge, en partie du moins, des questions de sens, de transcendance, d’éthique, de spiritualité. On trouve au cinéma des images de Dieu ou de son action dans le monde, ou simplement du « divin », à travers des récits, des personnages, des symboles, de la musique, qui révèlent « les craintes et les espoirs » des hommes et femmes de notre temps, mais souvent aussi leurs aspirations à un monde meilleur, réconcilié, où le mal n’a pas le dernier mot. 

Objectif

Le cours aura pour but d’élucider la place qu’occupe le religieux et le spirituel dans certains films, – que les sources soient explicitement reliées à une tradition particulière, comme celle de la foi chrétienne, ou qu’elles soient plus implicites ou seulement suggérées. Il prendra en compte aussi bien le langage et les procédés du cinéma (comment le film est réalisé) que son contenu (de quoi nous parle-t-il). 

Sur le plan du langage cinématographique

Un film est le fruit de trois « écritures » : celle du scénario, du tournage, et du montage. Des techniques sont mobilisées, en particulier les possibilités de la caméra (mouvements, focales), de la prise de son, de l’éclairage, du décor, de la mise en scène, du jeu des acteurs… Des procédés narratifs (le scénario, les dialogues…) sont aussi présents. Il faut tenir compte de l’espace et du temps… L’usage de nouvelles technologies (effets spéciaux, etc.), moyens de communications (la manière dont on regarde un film) bouleverse aussi les représentations du monde, de la religion, le rapport à Dieu…

Sur le plan théologique

  1. La question de la corrélation chez Tillich, entre tel film et, par exemple, tel passage des Écritures permettra d’élargir à l’importance du dialogue, souvent rencontrée chez les théologiens, comme R. Johnston pour décrire les rapports entre cinéma et théologie.
  2. Les Écritures ont-elles une place particulière au cinéma ? Pourquoi le genre des paraboles retient-il particulièrement l’attention ?
  3. On soulignera la connivence entre les procédés cinématographiques et l’expérience religieuse en général, comme le montre l’usage des mythes pré-cinématographiques. Cette question permet de comprendre pourquoi l’art cinématographique est unique en son genre.
  4. L’image et le rapport à la foi nous retiendra, en nous demandant si le cinéma privilégie l’iconoclasme, l’aniconisme ou l’iconophilie. De là surgit la question des représentations du sacré, du mystère, des personnages religieux, des figures du Christ et de leurs qualités artistiques et esthétiques.
  5. La question du salut et le problème du mal, à travers la construction des récits, de la temporalité révèlera la dimension dramaturgique du cinéma (souvent en respectant les trois actes aristotéliciens), mais aussi, parfois, théologique.
  6. Les problèmes d’éthique et plus largement la manière dont les valeurs, souvent humanistes (M. Estève) sont mises en exergue au cinéma, au nom de principes transcendants et/ou universels feront l’objet de notre attention.
  7. Comment, enfin, pourra-t-on décrire les éléments spirituels présents dans les films, qu’ils soient explicites ou implicites : comment le ressenti du spectateur, ses impressions disent quelque chose du questionnement existentiel commun à chaque être humain, de la présence de Dieu, ou de la communication de sa grâce. Et pourquoi tel film à thématique religieuse, parfois, ne suscite rien de tel.
Biblio.          
  • COLLET, L’art de voir un film, Hermann, 2015
  • BEDOUELLE Guy, L’invisible au cinéma, La Thune, 2006.
  • LIANDRAT-GUIGUES Suzanne & LEUTRAT Jean-Louis, Penser le cinéma, Klincksieck Études, 2001.
  • MAROY Jean-Luc, L’écran et le miroir. Théologie et cinéma : les sources du dialogue, Bruxelles-Paris, Lessius, 2020.
  • VÉZINA Jean-François, Se réaliser dans un monde d’image, 2004, Éditions de l’Homme.
  • Cinémaction n°160, La Bible à l’écran, Éditions Corlet, 2016.
Forme           

8 séances de 3 hres en atelier participatif + visionnage de 6 films à domicile + travaux écrits.

Validation     

Participation au cours, travaux écrits intermédiaires et travail de validation certificative. Aucun prérequis n’est obligatoire, même si une culture cinématographique sera certainement bienvenue.

Valeur

3 crédits


Inscriptions clôturées

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